J’adore les fruits rouges. Ça me rappelle l’enfance, quand j’en mangeais dans le jardin de mes grands-parents en Suède et que j’attendais avec impatience les promenades dans la forêt pour pouvoir en cueillir. Myrtilles, framboises, et puis, tu sais, les… lingon… on fait une boisson avec et on en mange en compote pour accompagner les fameuses boulettes de viande Ikea ! Ah, ben oui, les airelles ! Ah ok, et les cranberries c’est lesquelles alors ? Même hésitation quand je dois expliquer ce que c’est qu’un kir cassis à mes copines italiennes à l’heure de l’apéro.
Pour y voir un peu plus clair, j’ai décidé de faire une recherche terminologique. J’ai choisi de me concentrer sur les baies en forme de petites boules. Je me suis dit que ça m’éviterait de m’égarer. Pour commencer, j’ai pris la myrtille, qui pour moi était la plus facilement reconnaissable ainsi que la plus commune dans mes deux pays (la France et l’Italie). Et pour ne pas biaiser les résultats, je suis partie de l’anglais. Blueberry.
Quel ne fut pas mon étonnement de voir que la photo choisie par Wikipedia montrait des fruits qui ne correspondent pas aux myrtilles que je cueillais ! Mais bon, c’est Wikipedia, il y a peut-être une erreur. Mon œil tombe pourtant sur le mot bilberry, que je n’avais jamais entendu. Rien de déconcertant, je n’ai qu’une connaissance scolaire de l’anglais. Je clique dessus, et là ! je retrouve mes myrtilles !!
Je comprends vite que la question est encore plus compliquée que ce que je croyais. Apparemment, les blueberries poussent en Amérique du Nord, les bilberries en Europe.
Je comprends aussi qu’il n’y a qu’une langue qui puisse vraiment m’aider à désambiguïser. La langue de la botanique. Oui, celle que le système scolaire essaie de tuer mais qui continue à vivre, malgré tout, fort heureusement. C’est grâce au latin que je suis arrivée au schéma suivant où, en plus de l’anglais et du latin, j’ai inclus les langues que je connais. Ça reste une simplification (jetez un œil aux variations géographiques du mot lingonberry...), mais au moins j’y vois un peu plus clair.
Cela m’a aidée à ramener le cassis et la groseille dans la même famille, comme l’indiquent les mots utilisés par les autres langues. L’airelle et la canneberge, souvent confondues, ont le même nom en Italie où, comme en France d’ailleurs, on préfère souvent utiliser le mot anglais, cranberry. J’ai également (re)découvert le bleuet : pour simplifier je l’oppose ici à myrtille, parce qu’entre mytrille et bleuet ce qui fait la différence c’est l’origine géographique, tout comme entre bilberry et blueberry.
Maintenant, il me faut juste trouver quelques astuces mnémotechniques pour me souvenir de tout ça. Par exemple, dans cassis et groseille il y a un s, comme dans ribes. ;)
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Anne-Julie (mardi, 10 novembre 2020 21:05)
Superbe article!
Moi aussi, je me suis souvent amusée à comparer les noms de baies entre mes langues, mais sans trop creuser. Je découvre ici l'existence du mot "bilberry", d'ailleurs.
Hâte d'en lire davantage:)
Anne-Julie