L’une des choses qui a longtemps attiré immédiatement l’attention des amis italiens qui venaient me voir à Paris (après la longueur du café, bien sûr), c’était que les annonces vocales dans le métro étaient traduites parfois en anglais, parfois aussi en espagnol ou en allemand, mais presque jamais en italien.
Aujourd'hui, les annonces en italien sont plus fréquentes, car on a dû remarquer que les touristes italiens sont très présents, et qu’aux touristes s’ajoutent ceux qui habitent la capitale, en proportion plus nombreux que les Espagnols et les Allemands (voir ici, et non, ils ne parlent pas tous français, vu la façon dont l’immigration italienne évolue, sujet d’ailleurs très intéressant).
Les sites web des entreprises françaises ne semblent pas avoir suivi la même évolution (mais là je n’ai pas de données statistiques), alors que l’Italie est l’un des premiers partenaires commerciaux de la France, tant pour l’importation que pour l’exportation (données ici).
On me rétorquera que c’est logique : comme l’Italie n’est pas LE premier pays partenaire - mais seulement l’un des premiers… - on peut très bien choisir de traduire les sites uniquement en anglais, car c’est la lingua franca des échanges commerciaux et puis tout le monde parle anglais, non ? Si, bien sûr, d’ailleurs, il faudrait dire à Netflix d’arrêter de produire des sous-titres dans les autres langues pour les séries anglophones !
Disons que si l’anglais reste une langue véhiculaire pour le business international, dans d’autres contextes et dans la vie quotidienne, ce serait un tantinet prétentieux de nous considérer tous comme des bilingues.
D'autres me diront que le français et l’italien sont des langues proches. Ce qui est vrai, mais, sauf si vous êtes des férus d’étymologie, cette proximité ne vous aidera pas pour autant à comprendre un roman de Proust ou de Pennac. Ni une simple annonce marketing.
D'autres encore me feront remarquer que l’italien ressemble énormément à l’espagnol et que la traduction en espagnol suffit donc à atteindre les deux peuples. Eh bien, j’écoute toujours ce qu’on me dit, mais là, non. Et d’ailleurs, je vous donne un conseil pour distinguer les deux langues : aucun mot italien ne se termine en -s. Du coup, vous voyez, l’espagnol ressemble plus au français, finalement ;).
J’espère avoir été claire et qu’on comprendra mieux l’intérêt de traduire un site web en italien.
Pour résumer :
- les Italiens ne sont pas des champions en anglais (pour en savoir plus) ;
- si l’espagnol, le français et l’italien sont des langues romanes (elles viennent toutes d’une même langue, le latin), il serait faux de dire qu’on se comprend tous sans efforts.
Et même si c’était le cas, une évidence s’impose : on préfère consulter un site dans sa propre langue maternelle. D'autant plus s’il s’agit d’un site d’e-commerce et que la consultation a pour but un achat. Ce point est très important. Entre un site en anglais et un site en italien, équivalents à tous points de vue, un Italien choisira d’acheter sur le site traduit dans sa langue.
Inutile de vous dire que la traduction humaine est alors le meilleur choix : les erreurs de la traduction automatique décourageront les acheteurs qui mettront même en doute la fiabilité du site.
Dernier conseil : choisissez un traducteur freelance italien ;). Les traducteurs professionnels traduisent toujours vers leur propre langue maternelle (français > italien, dans ce cas, et non pas dans l’autre sens).
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